Chronique Kinks : En Quête du Great Lost Kinks Album ( 1973 - ? )

Publié le par Dimitri Dequidt

Introduction

La discographie des Kinks est extrêmement éparse. Pour cause : elle n’est pas uniformisée mais particularisée géographiquement. Il convient de savoir que deux labels ont d’abord pris en charge cette discographie : Reprise aux Etats-Unis et Pye en Europe et dans le reste du monde.

Cette parcellisation a eu une influence prépondérante et déroutante sur la distribution des chansons et même des titres des albums. Sur la base d’une prise en compte du destinataire ou d’une stratégie commerciale, on pensait effectivement qu’il valait mieux envoyer certaines chansons plutôt que d’autres aux USA ; d’où l’envoi de chansons globalement soit plus dures, soient plus américaines vers ce marché de la part de Ray Davies, ou encore l’idée initiale de la part du label Reprise d’échanger là bas le titre The Kinks Are The Village Green Preservation Society – jugé trop provincial– par Four More Respected Man – promotionnellement viable car A Well Respected Man y avait fait un tabac –.Cette situation a créé des vides dans la discographie comparée des Kinks aux USA et en Europe : par exemple, Kinda Kinks a été rebaptisé aux USA sous le titre Kinks Kinkdom, et avec pour tronc commun un titre seulement ( Naggin’ Woman ). Cette situation a conséquemment longtemps posé problème aux fans qui, désireux de posséder le catalogue complet, durent ronger leur frein, à moins d’importer les disques en question ou de mettre la main sur des bootlegs pour les plus frénétiques…

Aussi, une première solution a été d’inclure les titres des versions américaines en tant que morceaux bonus sur les rééditions officielles de 1998 et 2004, pour raccommoder la discographie ; une réparation louable. Ainsi, même les singles qui, pour respecter la déontologie de l’époque, n’intégraient pas les albums ( pour que les fans en aient pour leur argent…ou pour ne pas mettre tous les œufs dans le même panier ; éternel débat…) même les singles disais-je réintégraient un ensemble plus cohérent qu’une compilation ( Sunny Afternoon se retrouvant par exemple son album contemporain : Face to Face ).

Simplement, cette résolution n’a pas été une panacée pour tout le monde : quelques morceaux manquent toujours à l’appel. C’est là tout le problème et toute la fascinante énigme de The Great Lost Kinks Album…

Genèse de l’album : les vestiges d’une époque dorée

Ray Davies donne, dès Février 1967, des indications quant à la manière dont il mènera sa carrière, disant de l’album précédent Face to Face qu’il « ne l’aimait pas beaucoup », qu’il s’agissait plus [d’]une collection de chansons qu’un véritable LP, que ça ne « collait pas trop ensemble ». Car si l’on peut encore qualifier l’album suivant Something Else de catalogue de chansons, en dépit d’une indéniable homogénéité, il en sera toute autre chose à partir de 1968 et la parution de Village Green, les concepts albums se succédant alors jusqu’en 1975, de manière plus ou moins heureuse, mais toujours avec eux une obsession pour la trame, la narration.

On sait que Ray Davies a effectué un passage à l’Art College avant de rejoindre les Kinks. On sait aussi qu’il a, là, réalisé de petits court métrages à titre de travaux. On sait encore qu’il est un grand amateur de cinéma – on a pu l’entendre citer Tatie – et de télévision – il semble connaître un nombre infini de vieux show télés -. On sait que l’expérience scolaire de l’art a engendré une frustration chez le jeune Davies. Ce n’est pas anodin. Il aura un mal tenace à se débarrasser de cet angle cinématographique ( ; en témoigne éloquemment l’acte 2 de la saga Préservation ).

A partir de 1967/68, le compositeur aura ses premières visions d’un spectacle mêlant tant une intrigue bien ficelée que de bonnes chansons thématiques, reliées au même fil narratif et véritablement mises en scène ; ce seront, il l’ignore, ses premières ébauches de Village Green, qu’il considère au départ davantage comme un spectacle vivant et de portée bien plus large qu’un vulgaire LP. On pourrait comparer la démesure de l’entreprise qu’il a en tête à l’allégorie utilisée par Balzac au sujet de sa saga de La Comédie Humaine, œuvre qui à travers une interminable galerie de portraits sociaux « [concurrencerait] le code civil ».

L’échec commercial du single Wonderboy en Avril 1968, et son impopularité auprès du groupe, notamment Pete Quaife ce tendre et éternel rival, encourage le compositeur à penser en stéréo : pour lui d’une part ; pour le groupe de l’autre. Il songe un temps faire de son ambitieux projet secret, plus modestement, un album solo.

Soucieux sans doute de publier des œuvres cohérentes, ou de gérer son catalogue, il en omet de publier certaines chansons : sans doute victimes d’une mise à l’écart, habituellement propice à une adoption américaine pourtant, les chansons Rosemary Rose et Lavender Hill sont ainsi restées connues comme des prises orphelines des sessions de Something Else (1967). Il en fut de même pour Misty Water, contemporaine de Village Green, le nouvel album des Kinks, comme devra le concéder le compositeur. La vision de Ray Davies est désormais trop thématique pour que ces œuvres sortent jamais ensemble dans un LP indépendant ; ce sont à juste titre des œuvres perdues.

Un tantinet déçu de la mouture finale de Village Green, album hétéroclite qui feint l’exhaustivité quand son compositeur voudrait créer un autre monde, Ray Davies porte avec lui sa frustration d’une œuvre plus aboutie encore et se voit, bon gré mal gré, astreint à distribuer ses chansons au fil des échéances.

Au moins ses ambitions cinématographiques trouvent-t-elle preneur, et en 1969. D’abord pour le projet de film avorté bien connu Arthur, de Granada Television ; et en Automne pour un show TV de la BBC, Where Was Spring en 6 épisodes pour 6 chansons *. Le cas du premier est relaté dans mon article correspondant. Le second cas est plus intéressant dans le sens où ces six morceaux, dans leur contexte unique, n’ont jamais ou qu’anecdotiquement fait l’objet de publication officielle. Ces six morceaux sont : Did you see his name ; Where did my spring go ; When I turn Off the living Room Light ; Til Death Do us Part ; Pictures in the Sand et Berkeley Mews { disponibles en écoute en toute fin d’article }.

Ce sont des cas typiques de laissés pour compte de cette période, car mis de côté en vue de publication alternative, ultérieure ou américaine. Parmi ces laissés pour compte, il n’est pas inintéressant de noter que 4 avaient été réunis pour le label Reprise dans une liste de 15 chansons échafaudée primitivement pour une hypothétique version américaine de Village Green, Four Well Respected Men : Polly (chute de Something Else depuis publiée en bonus de cet album ) ; Berkeley Mews, Did You see His Name ( du show ci-dessus ); Misty Water. Au lieu de quoi l’album tout à fait anglais est sorti là-bas en Janvier 1969, pour un revival inattendu d’ailleurs, ces pistes demeurant dans l’ombre. Sept des chansons inédites à la publication énumérées depuis tout à l’heure seront intégrées à l’album The Great Lost Kinks Album de 1973.

The Great Lost Kinks Album est donc tout le problème d’un compositeur riche en talent qui ne sait pas où déposer ses chansons, ni comment gérer ses ambitions individuelles dans un collectif, ni comment les adapter aux demandes d’un marché incessamment solliciteur ; nous venons de le voir. Mais il s’agit également de deux carrières solos envisagées par deux frères jouant dans le même groupe de rock, l’un pour s’émanciper des du groupe ; l’autre pour sortir de l’ombre. L’autre, c’est Dave Davies : c’est de ce dernier dont il me faut parler maintenant.

Fin 1967, le guitariste des Kinks, multipliant les 45 tours en solitaire et surfant sur les frais succès du single Death of the Clown ou encore Susannah’s Still Alive, se trouve des velléités solistes  ; ou plutôt, son label anglais, flairant une brêche commerciale, l'y encourage. Il se crée un joli catalogue de chansons personnelles qu’il garde sous le coude afin ( espère-t-il ) de sortir un album solo, à l’instar d’un George Harrison. Difficile de déterminer lesquelles sont destinées à son projet desquelles sont destinées aux Kinks, puisqu'elles sont enregistrées pour moitié avec des membres du groupe, et sont toutes produites par Ray (...).

Le guitariste n’ayant pas plus de projet avec la BBC qu’avec Granada Television, il ne peut tirer parti de ses compositions d’alors qu’à travers des 45 tours, pour les chansons jugées les meilleures, telles les single Lincoln County / There Is No Life Without Love ou Hold My Hand / Creeping Jean.  D’autres, telles I’m Crying, Groovy Movies ou, à tout hasard, Do You Wish To Be A Man resteront dans l’ombre où errent les inédits. Elles trouveront leur salut dans des albums pirates réguliers consacrées au brother tels que The album That Never Was (1987/1988/1994 ), surnom donné par les fans à l'album solo de Dave qu'on leur avait promis, aux tracklisting toujours légèrement modifiés au moins, et certaines connaitront le privilège d’une publication officielle bien que discrète dans la compilation Dave Davies unfinished business (1999).

Il n’est pas aberrant de parler à propos de cet album solo avorté d’un Great Lost Dave Davies album, puisque certaines de ses meilleurs compositions sont restées dans l’ombre de cette ambition déçue, dont j'ai fait la chronique sous le titre Lincoln County, ou The Album That Never Was, qui reste également comme l’une de ses périodes les plus prolifiques.

Toutes ces chansons orphelines, inédites, seront le ferment d’un album tout à fait particulier.

( * Pour la petite histoire, aucun de ces deux projets ne nourrira le concept initial de Ray qui, frustré, refoulera ses désirs d’incarner théâtralement le rock jusqu’à la saga Preservation, pan boudé mais nécessaire de sa carrière )


Première publication : les fragments de deux albums solos annulés et de chansons laissées pour compte

=> Cette rubrique vous expliquera le lien existant entre l'album solo annulé de Dave, les chansons écartées par Ray Davies de tout projet solo ou Kinksien, et le Great Lost Kinks Album tel qu'il parut en 1973. Les information proviennent de diverses sources dont le livre de Doug Hinman The Kinks All Day And All Of The Night, et celui d'Andy Miller, The Kinks Are The Village Green Preservation Society.


Le mercredi 2 Juillet 1969, Ray confie aux bureaux de reprise à Los Angeles les bandes master stéréo de l'album de Dave, sous le titre Lincoln County, contenant douze chansons ; d'autre part, il leur confie une bobine intitulée "morceaux de remplissage", des morceaux dont il ne savait que faire, qui allait former la base du Great Lost Kinks Album que sortirait en 1973 le label Américain - ce que tous ignoraient encore -.

"Lincoln County", album solo de Dave Davies          "Morceaux de remplissage"
This Man He Weeps Tonight Til Death Us Do Part
Mindless Child Of Motherhood This Is Where I Belong
Hold My Hand Lavender Hill
Do You Wish To Be A Man Plastic Man
Are You Ready King Kong
Creeping Jean Berkeley Mews
Crying Rosemary Rose
Lincoln County Easy Come There You Went
Mr Shoemaker's Daughter Pictures In The Sand
Mr Reporter Mr Songbird
Groovy Movies When I Turn Off The Living Room Light
There Is No Life Without Love Where Did My Srping Go?

S'agissant du disque solo de Dave, la seule action prise par Reprise est de graver un disque acétate de référence, ajoutant un mix stéréo de Susannah’s Still Alive pour morceau d’ouverture sur la face 1. Aucune sortie n'est prévue et, de toutes façons, Dave Davies n'y consent pas, considérant que ce disque n'est pas tout à fait prêt et qu'il a été transmis sans son adhésion. L'avenir de l'album sera le suivant : il commencera par alimenter le Great Lost Kinks Album puis divers parutions non-officielles de fans, et dormira pendant 30 ans jusqu'à ce que Dave concède une sortie au successeur de Pye, Sanctuary Record, qui fait mastériser celui-ci en Décembre 2001. La sortie, prévue un temps en 2002, a comme souvent avec les Kinks laissé place au mystère total...

S'agissant du disque ironiquement surnommé "morceaux de remplissage", on ne prévoit aucune sortie, du tout. Elles ont manifestement été transmises au label uniquement pour répondre à une obligation contractuelle réclamant au groupe à ce qu’il transmette un certain nombre de « faces » selon un schéma mandaté. Ray, qui jugeait ces titres indignes d'une sortie officielle, a plus tard dit qu'il avait hésité à les leur remettre, et qu'il avait été si loin pour s'en expliquer auprès d'eux à l'époque qu'il aurait voulu qu'une note sur la boîte des bandes dise  : « s’il vous plaît, on ne fait que remplir notre contrat, mettez juste ça dans une remise quelque part »...La suite?

Fin 1971, les contrats des Kinks avec Pye et Reprise expirent conjointement. Pas dans les meilleurs termes d’ailleurs, Reprise ayant alors refusé de publier Percy en Amérique. Le label Américain est toujours en possession des bandes masters des morceaux de l’hypothétique album Four More Respected Gentlemen du début 1969, qui avait fait parler de lui sous le mystérieux numéro RS 6309, sorti sous un tout autre nom de code et avec une toute autre tracklist en Janvier 1969 sous le titre The Kinks Are The Village Green Preservation Society. De leur côté, les Kinks signent avec RCA avant la fin de l’année pour 5 albums et, paraît-il, une avance d’un million de dollars ayant contribué à la construction des studios Konk.

Le 25 Mars 1972, Reprise sort de sa manche un premier album postérieur à son contrat Kinksien avec la double compilation américaine The Kinks Kronikles, comprenant Berkeley Mews et Did You See His Name notamment, du show de la BBC, et plusieurs chansons du double colis remis en mains propres par Ray Davies environ 3 ans auparavant. La compilation est, semble-t-il, acceptée par le groupe.

Cependant, en coulisses, on spécule toujours sur l’existence d’un mystérieux RS 6309, cet album promis par le label au début de l’année 1969, escamoté par Village Green et jamais sorti depuis. Il est vrai qu’on aurait pu considérer Four More Respected Men et Village Green comme étant deux albums distincts*, étant donné la diversité et le nombre de chansons composées, qui avaient largement de quoi remplir un double Village Green ( ambition qui fut un temps celle de Davies ). La rumeur courait tellement que le nom de Great Lost Kinks Album commençait à accompagner sa foulée…

C’est alors qu’en 1973 est publié collatéralement par le label américain ce petit album étrange jonché d’inédits, dont un bouquet de chansons issu des deux albums restés fictifs précedemment cités. Davies et le management des Kinks apprennent son existence à travers le classement Billboard Américain. La réaction est prompte : Davies engage des poursuites judiciaires contre Reprise, mettant un terme à la publication de l’album dès 1975 et faisant de l’album un quasi collector-né. La suite, je vous l’ai racontée : certaines chansons bénéficieront de republications en 1998/2004, d’autres non.

On pourrait s’interroger sur le pourquoi de ces poursuites judiciaires, desquelles on ne sait pas grand chose. Après tout, il n’est pas idiot de penser que Reprise, possédant ces bandes master, pouvait les publier de bonne foi…les lois du disque sont compliquées.

Du point de vue de Davies, elles le sont peut-être moins. D’abord, sous un angle moral, la perspective de voir encore le label capitaliser sur son talent, a posteriori même, en publiant ce disque sans même le solliciter a du avoir quelque chose de révoltant, d’autant qu’il ne s’agissait pas de ses premiers déboires avec l’industrie du disque et ses requins administratifs. Ray Davies a pu voir là une opportunité de lui faire la nique ( c’est un homme, après tout ! ) voire même se venger des libertés prises par le label, telles que ne pas publier Percy.

Ensuite, d’un point de vue artistique, il faut se souvenir qu’il est un artiste perfectionniste et, qui plus est, de plus en plus conceptuel. Or, il considérait certaines chansons de cet album comme étant des démos, en l’état, et rien de plus. De plus, c’était certainement un album imparfait et incohérent aux yeux du compositeur, surtout compte tenu de ses nouveaux critères ( la tracklist seule témoignait de tout sauf de projet artistique intègre ). Enfin, Ray Davies aimait à se sentir prolifique et sur une marge de progression, et ce disque ci était peut-être celui de trop pour éclipser sa dernière œuvre en date, Muswell Hillbillies, auquel The Kinks Kronikle volait déjà la vedette aux Etats-Unis.

(* Tracklist de Four More Respected Men telle qu’imaginée par Ray Davies : She’s got everything ; Monica ; Mr Songbird ; Johnny Thunder ; Polly ; Days ; Animal Farm ; Berkeley Mews ; Picture Book ; Phenomenal Cat ; Misty Water ; Did You See his Name ; Autumn Almanac and two Dave Davies number, Susannah’s still alive and There Is No Life without love. Reprise voulait en retirer les quatres derniers titres )...


The Great Lost Kinks Album (1973/1975)

Voici le Great Lost Kinks Album tel que publié de 1973 à 1975.

On remarquera une mise en avant de Dave Davies, 3 fois compositeur, 4 fois chanteur sur cette compilation, qui n'étonnera pas les lecteurs de mon préambule.

Titres
Origine Autres Publications Officielles Publications Pirates
1) Til Death Us Do Part   *     Neue Revue, The Great Lost Kinks album (2000)
2) There Is No Life
Without Love**
    Face B du Single Danois, Suédois, Norvégien et Britannique Lincoln Country (1968)

The Album That Never Was (1987-1988-1994)

Unfinished Business, Dave Davies (1998)

Bonus de la réédition de l’album Something Else (1998-2004)
 
3) Lavender Hill   Chute de l’album Something Else (1967)   Bonus de la Special Deluxe Edition de l’album Village Green (2004)   

Lavender Hill & Rosemary Rose :
Coffret Picture Book 6CDs (2008)
  Neue Revue, The Great Lost Kinks album (2000)
4) Groovy Movies**   Chute d’un projet solo avorté de Dave Davies  
5) Rosemary Rose   Chute de l’album Something Else (1967)   Neue Revue, The Great Lost Kinks album (2000)
     
6) Misty Water   Chute de l’album Village Green (1968)   Bonus de la Special Deluxe Edition de l’album Village Green (2004)

Coffret Picture Book 2008
7) Mister Songbird     Bonus de la réédition de Village Green ( 1968-1969-1998-2001)

Bonus de la Special Deluxe Edition de l’album Village Green (2004)
8) When I turn Off
The Living Room Light
  *   BBC Sessions 1964-1977
9) The Way Love
Used To be
          Percy        
10) I’m Not
Like Everybody Else
  Face B du single Sunny Afternoon (1966).

Bonus de la réédition de l’album Face to Face (1998-2004).

Etc. !…
11) Plastic Man   Single dont la face B est Kink Kong (1969)

Bonus de la réédition de l’album Arthur (1998-2004).

+ Compilations…
12) This Man
He Weeps Tonight**
  Face B du single Shangri La (1969)

The Album That Never Was (1987-1988-1994)

Unfinished Business, Dave Davies (1998)

Bonus de la réédition de l’album Arthur (1998-2004).
13) Pictures
In The Sand
  *     Neue Revue, The Great Lost Kinks album (2000)  
14) Where
Did My Spring Go
  *   Bonus de la Special Deluxe Edition de l’album Village Green (2004)
* Ecrites pour un show TV de la BBC du Printemps 1969 ( antérieur à Arthur ) intitulé Where Was Spring ?; lequel se déroulait en 6 parties dont chacune contenait une chanson. Ne manquent ici de cette émission que Berkeley Mews ( devenue Face B du single Lola en 1970 ) et Did You See his Name ( publiée sur la double compilation américaine The Kinks Kronikles en 1972, les BBC Session 1964/1977, et le Great Lost Album de Neue Revue en 2000).
**Les 3 chansons de l’album sur 14 composées par Dave Davies ( chanteur sur 4 )

Conclusion

-6 des 14 chansons ont leur album officiel respectif, dont 2 composées par Dave Davies. Aucune d’entre elle ne peut ainsi prétendre au statut de Great Lost, pas même The Way Love Used To Be du très oublié Percy.
-8 des 14 morceaux présents ici ne sont guère publiés plus d’une fois hormis sur cet album, et quand ils le sont ils le sont soit sur un album pirate, soit sur une édition deluxe ( Village Green ), sur un coffret restant couteux pour ce seul avantage ( Misty Water et le coffret Picture Book ) ou encore, au mieux, sur des BBC Sessions les mettant mal en valeur. Ce sont les Great Lost réels de l’album.

Great Lost de valeur :

Til Death Do Us Part ; Lavender Hill ; Groovy Movies ; Rosemary Rose ; Misty Water ; When I turn Off The Living Room Light; Pictures in The Sand et Where Did My Spring Go.



Le hic est que cet album a disparu, emportant avec lui ces chansons, devenues aussi rares qu’un morceau de Smile pour un fan des Beach Boys…c’est là que jouent leurs rôles les sporadiques bootleg, autrement dit : les albums pirates.


Tout le monde a son Great Lost ( ou les pirates à la recherche du trésor musical )
The Great Lost Kinks Album a fini par devenir un mythe pour les fans, synonymes d'inédits : aussi la suite de l'article s'intéressera aux parutions non-officielles ayant porté depuis cette dénomination, en dehors de toute considération historique de ce qu'est réellement cet album, dont il n'existe qu'une version officielle parue en 1973, pour les raisons précédemment évoquées.

Nous nous intéresserons aux trois bootlegs The Great Lost Kinks Album les plus connus - si tant est qu’il en existe d’autres – apparus de 1998 à 2004 -. Seul le bootleg Another Great Lost Kinks Album ne sera pas étudié, car il n’a pas grand chose à voir avec le contenu original du Great Lost à savoir qu’il contient une bonne dizaine de morceaux parus officiellement et les seuls inédits qu’il propose regardent des versions non-publiées de chanson interprétées pour la BBC, qui ont plus à voir avec le bootleg The Songs We Sang for Aunties s’intéressant à compléter les BBC sessions et avec lequel il partage quelques morceaux ( Sunny Afternoon ; Never Met a girl like you before et The Money-Go-Round ).

La définition du premier Great Lost étant floue ( puisque une face B connue pouvait y cotoyer des chansons jamais publiée ), les Bootleggers s’en sont donné à cœur joie pour publier leur Great Lost, lesquels sont plus ou moins pertinents. En effet, il faut y séparer le bon grain de l’ivraie ; le rare du simplement peu ordinaire : des sessions de la BBC y croisent des chansons parfaitement publiées officiellement, des démos, des versions alternatives pas toujours si alternatives que ça, et enfin des chansons inédites soit de Ray soit de Dave, soit de mauvaise soit de bonne qualité sonore…Dans ces conditions, il n’est d’ailleurs pas étonnant que de nombreux sites proposent pour cet album un tracklisting tout à fait fantaisiste…

Mon avis personnel est que l’intérêt unique de cette dénomination Great Lost est de regrouper des inédits non de versions live de chansons, mais de véritables nouvelles chansons, c’est à dire jamais publiées officiellement, ou très peu représentés à cause la faiblesse de leur tirage, la rareté de la publication ou encore son prix ( cas du récent coffret Picture Book ). C’est dans une optique d’exhaustivité sans doute, la même que celle de Ray Davies, que The Great Lost Kinks Album, cet album aujourd’hui virtuel, vaut son pesant d’or. Si vous le voulez bien, venez dépistez avec moi ces Great Lost réels…


The Great Lost Kinks Album [ Bootleg ] 1998

Un bootleg de 1998 s’est proposé d’agrémenter la tracklist originale de l’album de 11 chansons de Dave Davies, rapportant l’album à 25 titres. Ce sont ces dernières que nous allons étudier, le reste ayant déjà été vu.

  Rareté Titre Origine Spécial Autres Publications Officielles Autres Publications Pirates
Publiées
en
l'état
sur
un
album
officiel
Death Of A Clown Something
Else
(1967)
  Deux chansons de Dave sur le même single           Single ( face B : Love me Til the Sun Shines ) (1967)   Sans doute, et ça ne servirait à rien    
Susannah’s
Still Alive
  

Single ( face B : Funny Face )

(1967-1968)
Funny Face   Face B du single Susannah’s Still Alive (1967-1968)
Hold My Hand     Single Hold My Hand / Creeping Jean (1969)

Anthology Unfinished Business 1998
 
  The Album That Never Was  
Creeping Jean
Mr Reporter Face to Face
rééditions (1998-2004)
  Existe chantée par Ray sur Neue Revue, The Great Lost Kinks album (2000) Bootleg   Anthology Unfinished Business 1998   Sans doute, et ça ne servirait à rien    
Lincoln Country Something Else
rééditions (1998-2004)
      Single ( face B : There Is No life Without Love )
Mr Shoemaker’s
Daughter
Arthur
rééditions (1998-2004)
       
  Inédits n'existant
qu'en
bootleg
   
Do You Wish
To Be A Man ?
    Son très mauvais...
   
  ...mais sur Rare Anthology  volume 2 existent de très correctes versions stereo de ces chansons : preuve que des versions publiables existent
   
I’m Crying
Are You Ready,
Girl?

Conclusion :

-6 sur 11 de ces ajouts ont déjà bénéficié d’une publication officielle.
-5 morceaux sont difficiles à trouver, dont trois totalement inédits en publication officielle et existant dans une qualité décente dans l’autre bootleg The Kinks Rare Anthology Volume 2, lesquels sont les véritables Great Lost de l’album

Great Lost de valeur :
Do You Wish to Be A Man ; I’m Crying ; Are You Ready Girl.

Ces trois chansons sont issues de l'album solo avorté de Dave,dont j'ai écrit la chronique sous le titre : Lincoln County, ou The Album That Never Was, pendant Davedaviesien du Great Lost Kinks Album.


The Great Lost Album, 2000

Rempli à moitié de démos historiques et de mauvais enregistrement, et à moitié du contenu du premier Great Lost, complété, il est le plus intéressant.

  Titre Origine Spécial Autres Publications Officielles Autres Publications Pirates
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22) Mr Songbird   Bonus de la réédition
de Village Green  (1968-1969-1998-2001)
            Bonus de la réédition
de Village Green  (1968-1969-1998-2001)
  Sans doute, et ça ne servirait à rien                                            
15) She's Got Everything   face B de Days, (1968)   face B de Days, (1968)
23) Did You See
His Name*
    

Kinks Kronikle, compilation américaine (1972)

 

Did you see his name figure sur les BBC Sessions 1964-1977(2001)

 

Berkeley Mews publié sur le

Coffret picture book (2008)
28) Berkeley Mews*   Face B du single Lola (1970)
30) This Man
He Weeps Tonight
  Arthur réédition (1998)   Arthur réédition (1998)
3) I Believed You   Publication américaine : Dave Davies Kronikles 1999   Premiers enregistrements des Kinks en studio, sous le nom Ravens

Qualité sonore mauvaise
  Coffret Picture Book 6CDs (2008)
25) When I Turn Off
The Living Room Light*
      BBC Sessions 1964-1977(2001)
24) Where
Did My Spring Go*
              13) Spotty Grotty Anna : son médiocre

29) Easy Come There You Went : son mauvais

Qualité sonore des autres morceaux très bonne          
          

Bonus de la Special Deluxe Edition de l’album Village Green (2004)

 

 

Misty Water, Lavender Hill et Rosemary Rose : coffret Picture Book (2008)
 
13) Spotty Grotty Anna
(Instrumental)
19) Lavender Hill
20) Rosemary Rose
21) Misty Water

  29) Easy Come There You Went
(Instrumental)
  
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1) Ballad
Of The Virgin Soldiers
  Destinée à servir en tant que générique d’un feuilleton télé en 1970   Qualité sonore très mauvaise
 
2) I'm A Hog
For You Baby
    Premiers enregistrements des Kinks en studio, sous le nom Ravens

Qualité sonore mauvaise
  Coffret Picture Book 6CDs (2008) 
   
6) Don't Ever Let Me Go     Aurait pu devenir le troisième single des Kinks à la place de You Really Got Me…dont il est une ébauche !

Son plus que correct
7) This I Know   Démos de composition de Ray Davies (fin Mai 1965).Jamais enregistrées de manière professionnelle.         Qualité sonore mauvaise
8) A Little Bit Of Sunlight   Qualité sonore médiocre
   
9) Tell Me Now So I'll Know  
10) There's A New World
Just Opening For Me
  Coffret Picture Book 6CDs (2008) 
11) All Night Stand   Démo à la guitare acoustique (fin 1965)   Qualité sonore mauvaise
12) Time Will Tell   Chute de l’album Kinks Kontroversy (fin 1965)   Qualité sonore bonne
14) And I Will Love You             Qualité sonore décente
26) 'Til Death Us Do Part*                           The Great Lost Kinks Album (1998)  
27) Pictures In The Sand*
4) Revenge          
5) Got Love
If You Want It
16) Dedicated
Follower Of Fashion
  

Single (1966)

Face B : Sitting in my Sofa

 

Single (1967)

Face B : Who’ll be the next on line

 

Kinks Kontroversy réédition (1998)
18) Sand On My Shoes
( démo de Tin Soldier man )
  Provient des séances de l’album Face to Face (1966)   Bonne qualité sonore, mais mauvais mix de la voix
17) Mr Reporter     Version alternative chantée par Ray
    * Ecrites pour un show TV de la BBC du Printemps 1969 ( antérieur à Arthur ) intitulé Where Was Spring ?; lequel se déroulait en 6 parties dont chacune contenait une chanson.        

Conclusion


-13 chansons sur 30 proviennent de publications officielles, mais 8 d’entre elles sont de bonne qualité sonore, et / ou n’ont jamais intégré de LP et / ou ne sont publiées qu’en Amérique ou en édition limitée ou fort couteuse. Il s’agit de Did You See his Name ; Berkeley Mews ;  When I turn off the living Room Light ; Where Did My Spring Go ; Lavender Hill ; Rosemary Rose et Misty Water. She's Got Everything, quant à elle, mérite un meilleur éclairage qu’un single ( guère pressé aujourd’hui évidemment ) ou des compilations…
-12 sont inédites mais seulement trois sont de qualité sonore suffisante : l’historique Don’t Ever Let Me Go ; Time Will Tell et And I Will Love You.
-5 sont des versions alternatives.

Cette fois, la liste des Great Lost de valeur est bien plus une question d’interprétation…

Great Lost de valeur :
She’s Got Everything ; Did You See his Name ; Berkeley Mews ;  When I turn off the living Room Light ; Where Did My Spring Go ; Lavender Hill ; Rosemary Rose et Misty Water; Don’t Ever Let Me Go ; Time Will Tell et And I Will Love You.

Remarque : bien que la sortie en 2008 du coffret 6 CDs Picture Book ait relativisé la rareté d’un certain nombre de morceaux de cet album ( pirate rappelons-le ), il reste prohibitif et donc peu accessible et ne pallie en rien la non-publication des Great Lost dits reels qui nous intéresseraient.


The Third And Last Great Lost album ( 2004,  Allemagne )

Celui-ci n’a que peu de choses à voir avec le concept initial de l’album tel que je le perçois : trop de BBC, pas assez de véritables Great Lost pour 30 titres.

  Titre Origine Spécial Autres Publications Officielles Autres Publications Pirates
  P
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I don’t Need You
Anymore
  Kinks
rééditions
(1998)
 
                AU
MOINS
celle-ci !...
             
Too Much Monkey
Business
Got my feet
On The Ground
  Kinda
Kinks
(1965)
  Son écrasé
mais chanson
identique
Fancy   Face
To Face
(1966)
 
       
Little Miss Queen
of Darkness
A Well Respected Man   Kinda
Kinks
(rééditions
1998-2004)
  The BBC Sessions(2001) ( et accessoirement sur le non-officiel songs we sang for aunties (2002))    
Victoria   Arthur
(1969)
    
I
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P
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B
B
C
                                        
Got to be Free   Lola Vs...
(1970)
  Quasiment une
version piano voix. Vaut la peine d’être entendue.
Long Tall Sally
( Live at the Cavern,
1963)
  Kinks
(1964)
  Si authentique, ne vaut que pour son intérêt historique, car le son…  
                     
             
  Pas
à ma
connaissance
Oobadiooba     A noter la bonne qualité sonore ! Morceau des ravens ( premiers nom des Kinks ) il sera publié en tant qu’instrumental sous le nom Revenge sur le premier album du groupe The Kinks (1964)   The Kinks
Rare Anthology
volume 2
She’s my girl     Son extrêmement mauvais, sifflement (qualité de la bande ?)   Pas
à ma
connaissance
 
Listen to me     Son extrêmement mauvais (…), manifestement l’une des premières esquisses de you Really Got Me : le refrain Listen To me est musicalement identique
Marathon     Son extrêmement mauvais   Neue Revue
The Great Lost
Kinks album
(2000)
You Really Got Me   Kinks
(1964)
  Relativiser le caractère inédit de cette version ; il s’agit d ’une piste enregistrée à partir du film du passage des Kinks à top of the tops   Pas
à ma
connaissance
             
Little Queenie     Introuvables ailleurs, complètent les BBC Sessions        
I’m A Lover Not A Fighter   Kinks
(1964)
I’ve Got That Feeling
  Kinks
( réédition
1998/2004)
You Shouldn't Be Sad
  Kinda
Kinks
(1965)
I Am Free
  The Kinks Kontroversy
(1965)
Hide And Seek   Il s'agit
d'une
reprise
 
Lola   Lola Vs...
(1970)
  Mix (imperceptiblement ) différent pour la BBC radio
Mr Churchill Says   Arthur
(1969)
  Version pour la BBC semblant encore identique à l’originale   The Songs
we sang
for aunties
(2002)      
Got Love If You Want It
  Kinks
(1964)
 
Never Met A Girl Like You
Before
  Kinda
Kinks
(1965)
 
  Intro et rythme différents, pas de fading, meilleure qualité sonore que sur l’autre bootleg
Milk cow blues   Version différente de celle sortie officiellement par la BBC
Holiday in Waikiki   Face
To Face
(1966)
  Rien de fantasmagorique : il s’agirait d’un vrai mixe stéréo de la chanson   Pas
à ma
connaissance
       
Animal Farm   Village Green
(1968)
   Là non plus rien d’extraordinaire ; il y aurait des parties de chant et de basse différentes, et elles sont transparente
Plastic Man   Arthur
(réédition
1998)
  Idem
Arthur   Arthur
(1969)
  Pas d’ad lib final : la chanson est fadée avant celui-ci. Version sensiblement différente vraisemblablement destinée à la BBC
Apeman   Lola Vs...
(1970)
  Mix spécial pour la BBC, le 13 Décembre. Chant à peine différent et plus de bruitages simiesques !

Conclusion :


-8 chansons sur 30 proviennent de publications officielles.
-9 chansons sont soit des versions alternatives soit des passages à la BBC non publiés officiellement.
-seulement 5 véritables inédits dont l’un est la version chanson d’un instrumental et les 4 autres de mauvaise qualité sonore ; 8 ne sont inédits que dans la mesure où et il s’agit soit d’extrait de concerts, soit de passages à la BBC et, parmi eux, un a été enregistrée à partir d’une vidéo.

Great Lost de valeur :
...Oobadiooba.

=> Si l’on fait le bilan des albums pirates connus sous l’estampille The Great Lost, cela nous fait 18 chansons inédites ou presque et de qualité sonore décente, jamais regroupées encore sur le même album...

Si vous voulez bien me suivre et lire ma chronique sur Mon Great Lost Kinks Album Idéal...

( Note : manque à cet article un troisième instrumental, outre Spotty Grotty Anna et Easy Come There You Went : il s'agit de Mick Avory's Underpants, un titre longtemps resté inédit qui figure aujourd'hui sur le Village Green Deluxe ).
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